Naskapis

Traduction: Tshiueten Vachon

Narration: Tshiueten Vachon

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Naskapis

PROLOGUE

Le passé nous raconte une histoire. L’histoire est blanche. Elle transpire la soumission. La mentalité colonisatrice devant une sauvagerie, comme ils disent. Quelques images, ici et là, dans un manuel d’histoire québécois. Des Amérindiens qui cultivent le maïs. Les autres, nomades, qui chassent et cueillent. Des peaux d’animaux sur leurs épaules et des shamans guérisseurs. Des tentes en forme de cônes; d’autres en demi-cercle. Et les maisons longues dans lesquelles on vivait par dizaines. L’imaginaire reste planté là, à observer des modes de vie considérablement différents des civilisés. Souvent, l’histoire ne nous en dit pas plus.

Nous désirons regarder l’histoire non plus comme une lointaine déception, mais plutôt comme faisant partie d’elle, comme l’ayant construite. L’histoire que nous voulons vous raconter n’est plus que blanche, elle se passe à l’intérieur des terres, des mers et des hommes. L’objectif est de parvenir à regarder qui nous sommes et à accepter d’où l’on vient. Cette histoire a des failles et elle a aussi des forces incroyables, une résilience, une témérité. Comme finalité, un désir de changement.

Nous voulons dénouer l’amnésie collective. Dire. Partager. Nous inscrire dans le réel. Traverser le temps. Accompagner la marche du monde. S’ancrer dans l’espace. Se recréer un nous pour peupler les territoires du présent, ces territoires qui nous ont faits.

Ce nous que l’on veut crier, ce nous en ébullition dans lequel nous portons tous les espoirs fragmentés. Ce nous que nous tentons d’apprivoiser.

Revivre dans la mixité qui nous compose désormais.

Comment ça fonctionne