Innus / Ilnus (Montagnais)
Traduction: Philomène Jourdain, Uashat
Narration: Philomène Jourdain, Uashat
Innus / Ilnus (Montagnais)
NOTION DE TEMPS
Nous ne croyons pas posséder le temps. Ne le fragmentons pas en unités appelées secondes, minutes et heures. Ce sont de plus grands cycles qui règlent nos vies, les passages du jour à la nuit, les saisons, les cycles de vie et de mort. Nous n’avions pas de montre autrefois. Nous prenions le temps nécessaire pour chaque activité. Un voyage avec de jeunes enfants était plus long. On montait le campement là où on était rendu. C’est ce que plusieurs appellent le temps indien, l’Indian Time.
Cette notion du temps, vu comme un mouvement continu, long et lent, crée parfois une rencontre difficile entre nos cultures réciproques. Alors que la vie moderne cherche à le contrôler par additions et soustractions, nous sommes le temps, nous voguons avec lui. Tous nos mythes expriment une conception d’un monde à partager où tout est en relation et où tout baigne dans un temps universel dans lequel passé, présent et futur sont imbriqués, puisque tout ce qui arrive, même aux plus petits éléments de ce monde, a un impact sur les autres : de Ça a été un peu difficile de traduire ce passage, mais on a réussi à trouver une manière : "l'explosion venant de très loin (du Japon), ça te touche, même celui qui est très proche de toi." Pour le peuple japonais, on a simplement mis "Japon-assit". Comme pour d’autres nations, par exemple la nation Wendat on pourrait dire "Wendat-assit". Mais les Wendats et les Mohawks, en innu on les appelle aussi, spécifiquement, "Konmikuanamit"; "ceux qui portent des plumes"., si loin, aux opérations minières locales, si près, les impacts toucheront plusieurs générations, sept selon nos philosophies.
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